Tourisme solidaire

EN CETTE JOURNEE DU 27 SEPTEMBRE 2025, « JOURNEE MONDIALE DU TOURISME 2025 » *- JE REAFFIRME DE NOUVEAU, MA MISE EN GARDE SUR LE DEVENIR DU TOURISME MAROCAIN « 2030 » !

La Journée mondiale du tourisme 2025 au Maroc aurait dû mettre en lumière la capacité transformatrice du tourisme en tant que force porteuse de changement positif, c’est-à-dire, et on le rappelle car cela ne semble pas être entendu, pour l’ensemble du pays Urbain, comme Rural et Oasien en ce qui concerne l’emploi, l’économie sociétale et une croissance reconvertie ! Or, pour que ce potentiel se matérialise, les grands chantiers découlant de la stratégie sport 2025-2030, vecteurs certes d’infrastructures périphériques de croissances nationales en mobilité, industriels et/ou financiers à eux seuls ne suffiront pas, sans inclusions, intégrations et les partages socio-culturels !

Pour avoir été désigné pour un certain nombre d’années en tant que porteur de la « Durabilité Touristique CNT et FNIH – Maroc », je réaffirme n’avoir jamais cessé, (quitte à ce que cela me soit reproché par certains professionnels) de faire valoir, que sans une bonne gouvernance public/privé, une planification stratégique inter-régionale, un solide travail de suivi de cette dichotomie exponentielle entre formel et informel d’une part, et d’établir en second lieu, des priorités objectives, claires, alignées sur des objectifs à longs termes de l’aménagement du territoire, sur les conséquences qui ne manqueraient pas de se manifester, fautes de visions transversales en matières de durabilités touristiques équilibrées, fautes de prises en compte des vecteurs primordiaux que sont la gestion de l’eau, tout en sachant que la gestion de la ressource hydrique doit devenir le vecteur primordial du développement territorial permettant de réguler la stabilisation des flux migratoires. Ce point mérite d’être au centre de toutes les nouvelles stratégies.

Le développement touristique futur sera jugé à l’aune de sa capacité à innover en matière d’économie d’eau (recyclage, désalinisation à petite échelle, etc.), surtout dans les zones rurales et oasiennes, comme pour les zones urbaines non balnéaires. Gestion de l’eau donc mais aussi de l’exode rural, les investissements structuraux régionaux, les formations et mise à niveaux des élus et administrations locales, de l’éducation, de la santé !  

Le tourisme est plus qu’un secteur économique, c’est un catalyseur de progrès social qui fait avancer l’éducation, l’emploi et la création de nouveaux débouchés pour tous pour peu que soit convenu qu’il ne suffit plus de former ! encore faut-il définir pour quels métiers, pour quelles infrastructures effectives et demanderesses, localement, régionalement, nationalement !

Pour produire ces effets bénéfiques, il aurait été essentiel d’inscrire les efforts dans une démarche volontaire et inclusive qui aurait placé la durabilité, la résilience et l’équité sociale au cœur du développement du tourisme et de la prise de décision !

Cela n’est toujours pas effectif à ce jour pour ces régions définies comme sujettes à du développement à deux vitesses par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. La transformation touristique durable doit commencer par une gouvernance efficace et une planification axée sur l’humain. Il est crucial d’investir en faveur de l’éducation et des compétences, en particulier pour les jeunes, les femmes et les groupes exposés aux risques d’exclusions afin de les former comme de véritables médiateurs touristico-économiques de leurs régions, comme étant les seuls à pouvoir répondre aux besoins locaux en développements durables.

ONU/TOURISM en ce jour rappelle « qu’en dépit du potentiel de croissance du tourisme, dans les destinations émergentes, près de la moitié des jeunes n’a pas reçu de formation adéquate lui permettant de participer véritablement à cet essor. Pour combler ce décalage, les pouvoirs publics et les parties prenantes doivent élever au rang de priorité, la mise à disposition de programmes éducatifs et de formations professionnelles accessibles et de qualité. Ceux-ci doivent être adaptés aux besoins en pleine évolution de la filière tourisme et doter les personnes des moyens d’exceller et d’apporter une contribution significative aux progrès collectifs des sociétés. Le tourisme doit aussi pouvoir s’appuyer sur l’innovation stratégique et l’entrepreneuriat responsable. La transformation numérique et les modèles de gestion novateurs offrent des possibilités immenses. Soutenir les micro-entreprises, PME et start-up, surtout celles dirigées par des femmes et des jeunes, peut donc être très utile à l’appui d’une prospérité inclusive et d’une diversification économique durable. » 

DIXIT « LES DECLARATIONS DE LA BANQUE MONDIALE POUR CETTE JOURNEE MONDIALE DU TOURISME 2025 DE CE 27 SEPTEMBRE 2025 »

Les investissements durables représentant aussi d’importants leviers pour ces transformations, se doivent cependant d’accorder la priorité aux avantages à longs termes pour la population, à l’amélioration de la résilience et à l’action climatique !

Est-ce le cas des investissements de ces dernières années, pendant lesquelles la Vision touristique aura omis globalement de les concevoir plus intelligents et plus durables ? Les structures décisionnelles ont globalement omis de réaliser ces équilibres primordiaux qui se devaient d’être entre le choix transversal de la DURABILITE au lieu de ne considérer seulement que celui de la QUANTITE !

LA GESTION TOURISTIQUE N’EST PAS QUE MARKETING !

En mes qualités, je n’ai eu de cesse d’alerter parallèlement à ce que sont les principes émis par ONU Tourisme en matière d’investissements touristiques durables ! A ces fins j’ai toujours fait valoir ma conviction invitant les acteurs publics et privés à ce qu’ils s’obligent à créer la Haute Autorité Touristique (H A T), cela afin que soient respectés les équilibres à caractères nationaux,  régionaux, locaux, au même titre que ceux exigés par les professionnels, cela afin d’assurer des atouts de croissance d’une part équilibrés et durable, et d’autre part répondant aux besoins des 17 Objectifs de Développements Durables pour ce que sont ceux rattachés aux données climatiques, à l’impact social et à l’innovation, la création !

S’il est vrai que les professionnels auront eu le souci, après cette période COVID d’un faire-valoir de la réelle « Résilience du Tourisme Marocain », l’on est en mesure de définir que par manquement d’une H A T (ayant pour mission de définir l’équilibre imposé entre le Public et le Privé) que les professionnels auront imposé leurs priorités d’une intendance responsable des ressources naturelles comme leur seule composante centrale ignorant de ce fait, l’inclusif et l’intégration territoriale, les besoins transversaux pour toutes formes de développements équilibrés et durables.

Nous n’aurons jamais cessé de rappeler les recommandations de l’ONU, de l’OMT/UN-TOURISM, pour faire valoir que les acteurs du tourisme marocains devaient maîtriser leurs impacts en engageant activement des mesures visant à réduire fortement les émissions, à conserver la biodiversité et à investir dans des infrastructures nationales comme régionales, cela dans le respect des recommandations de la Régionalisation Avancée préconisée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, infrastructures nationales et régionales résilientes, en vue de sauvegarder les ressources naturelles et les écosystèmes nationaux afin d’assurer la disponibilité des ressources primaires dans l’immédiat et bien entendu dans le souci de celles des générations futures, dans le respect des besoins d’une classe moyenne oubliée ! Le touriste marocain dit « Interne » ayant par sécurité à devenir le premier acteur de la résilience du secteur et un formidable outil de désenclavement afin de se préserver de toutes nouvelles crises internationales. Une stratégie durable doit pleinement l’intégrer, en développant des produits adaptés et en assurant une meilleure répartition des flux touristiques nationaux tout au long de l’année, en cela la H A T ayant à responsabiliser les professionnels dans ce devoir d’apporter solutions à ces formes d’étalements !

Aussi, en cette journée, je m’associe au nom de nos équipes, personnellement et pleinement à cette édition de la « Journée Mondiale du Tourisme 2025 », appelant sans détours à ce que Public et Privé, Ministère du Tourisme et ses structures décisionnelles, ONMT, SMIT, professionnelles avec CNT et FNIH s’associent enfin pour prendre les engagements urgents de mettre cette industrie touristique (non encore définie) au service d’une « transformation systémique et durable pour le Maroc tout entier », cela en s’appuyant sur une gouvernance redéfinie et renouvelée, une planification stratégique diversifiée, un suivi rigoureux d’innovations et de création en des priorités collectives claires basés non plus sur les adaptations mais bien sur des unités de contrôles inventives, constructives et indépendantes de tous intérêts privilégiés.

Le tourisme MAROC 2030 se doit d’être en cette année 2025 défini pour un tourisme MAROC 2040, envisageant ainsi l’après « AURA SPORTIVE FIFA » ! En effet, la vision sécuritaire pour le tourisme marocain à l’horizon 2030-2040 se doit impérativement de pivoter d’une simple approche de sécurité des personnes vers une sécurité de « Développement Territorial Durable et Inclusif. Elle se doit, de notre humble avis, se prémunir contre ces trois risques majeurs que sont : la Fracture territoriale, la Perte de compétitivité et la Saturation des modèles existants. La principale menace n’est pas externe mais interne : le développement d’un Maroc touristique à deux vitesses. La vision sécuritaire doit donc consister à planifier et investir massivement dans les infrastructures transversales (routes, hôpitaux, écoles, connectivité numérique) dans ces régions aujourd’hui marginalisées.

IL S’AGIT D’UNE POLITIQUE DE « DESENCLAVEMENT STRATEGIQUE ».

Pour cela, en premier il s’agit de créer les conditions d’un développement endogène ! On sécurise les territoires contre l’exode rural et l’on diversifie l’offre touristique nationale en la rendant plus authentique et résiliente. Le but est de transformer l’arrière-pays en un véritable maillage d’opportunités plutôt qu’un simple décor pour les circuits des pôles côtiers. En second, face à l’essor des secteurs industriels, miniers et financiers, le tourisme marocain court ce risque d’être relégué au second plan. La vision sécuritaire est ici de « Positionner le Tourisme comme un Secteur « Finisseur » et non Concurrent » de ces nouvelles formes de développements industriels. Cela signifie qu’il doit capter inter-régionalement une partie de la nouvelle richesse nationale pour se réinventer. Cela avec le « Développement d’un tourisme Régional d’Affaires et MICE » (Meetings, Incentives, Conférences, Exhibitions) adossé de manières transversales inclusives aux nouveaux pôles industriels, le Public ayant à en être un régulateur (H A T) ! Puis en orientant une partie des revenus financiers vers des fonds souverains dédiés à l’investissement dans un tourisme durable et à haute valeur ajoutée (H A T – MRE), en ayant le courage d’exiger ( ce que nous avons déjà réclamé à maintes reprises à ce que tous nouveaux investisseurs dans les pôles urbains principaux s’engagent d’investir dans les régions défavorisées marocaines (désignées comme telles) avec pour exemples des rénovations de ksour, créations d’écolodges, et ou d’infrastructures pour le tourisme de bien-être et de santé). Mais pas seulement, en ayant le courage de la création innovatrice en proposant l’Ingénierie financière de la durabilité en sachant traduire concrètement l’obligation d’investir dans les zones défavorisées ?  Au-delà de l’exigence morale ou légale, cette H A T sachant imaginer des mécanismes incitatifs puissants de « contrats de performance durable » avec « des avantages fiscaux incitatifs », « des fonds de péréquation touristique abondés par les zones à fortes rentabilités », ou encore des labels « Investisseurs Équitables reconnus internationalement ».

QUAND ON VEUT ON PEUT, ENCORE FAUT-IL LE VOULOIR !

Puis en innovant par le courage en sécurisant le tourisme marocain par une « Différenciation Stratégique 2030-2040 », l’après FIFA !

La concurrence des pays Européens comme de ceux de la région MENA sur les créneaux « nature et culture » va devenir féroce. La sécurité de la « Marque Maroc » dépendra de sa capacité à offrir une profondeur que les autres n’ont pas en arrêtant de considérer le touriste comme « seul élément d’une nuitée économique » mais bien par l’inclusivité et « l’intégration touristique identifiable comme authentiquement marocaine ».

En cela et plus que jamais la vision ne doit plus être que « marketing » mais se doit de passer « d’une offre de consommation (visiter) à une offre d’expérience (vivre) ».

En cela où est le culturel, le patrimoine matériel et immatériel face aux copiés collés, initiateurs que de surtourisme éphémère ? Cela implique d’aller plus en avant pour ce qu’est l’investissement dans le « Capital immatériel culturel », la formation de « Médiateurs guides », l’innovation et création d’un artisanat, d’une gastronomie, et de la préservation des dialectes et des traditions locales avant tout, marocains.

C’EST EN CELA, LE SEUL AVANTAGE COMPETITIF NON DELOCALISABLE.

La non-mise en œuvre d’une Haute Autorité Touristique (HAT) ou d’un mécanisme similaire est pour moi « une vulnérabilité stratégique à cet égard ! Il y a en cela responsabilités ! »

La mise en place d’une gouvernance agile et décentralisée qui donnerait du fait de l’existence d’une H A T capable de statuer sur l’intérêt national, défini entre le développement des pouvoirs à donner aux régions pour développer leurs propres stratégies, cela en rupture avec le centralisme actuel qui favorise les grands opérateurs se doit d’être envisagé en grande priorité, car elle détient le potentiel non seulement d’être un facteur de durabilité et de paix sociale, mais s’inscrivant aussi ainsi, « en un instrument d’autonomisation, de régénération et de transformation durable du Maroc de demain. »

C’EST MAINTENANT QU’IL FAUT AGIR.

Cette Journée Mondiale du Tourisme 2025 pour faire en sorte une nouvelle fois, avec plus que des souhaits, que le tourisme Marocain puisse exprimer tout son potentiel au service d’un avenir 2030-2040 plus durable, plus inclusif et plus résilient pour tous !

Signé :   Patrick SIMON – Tata – Président « AMDGJB »

Association Marocaine de Développement du Géoparc Jbel Bani – Aut : 1954-36 – Tata du 10 Avril 2015

POUR RAPPELS, ET POUR MEMOIRE !

L’ONU a posé les bases du développement durable, qui s’appliquent directement au secteur du tourisme.

  • 1992 : Sommet de la Terre de Rio. Adoption de l’Agenda 21, un plan d’action pour le 21e siècle qui, bien que généraliste, a défini les principes du développement durable que le secteur touristique a ensuite adoptés.
  • 2015 : Adoption des Objectifs de Développement Durable (ODD). Le tourisme durable est reconnu comme un levier direct pour atteindre plusieurs ODD, notamment les objectifs 8 (travail décent et croissance économique), 12 (consommation et production responsables) et 14 (vie aquatique).
  • 2017 : Année Internationale du Tourisme Durable pour le Développement. Proclamée par l’Assemblée générale de l’ONU, cette année a eu pour but de sensibiliser les décideurs et le public au rôle du tourisme dans le développement durable et de mobiliser les acteurs pour en faire un catalyseur de changement positif.
  • 26 février 2024 : Proclamation de 2027 comme Année Internationale du Tourisme Durable et Résilient. Cette décision récente confirme l’importance continue accordée par l’ONU à un tourisme qui respecte l’environnement, la culture et les économies locales.

Organisation Mondiale du Tourisme (OMT / UN TOURISM)

En tant qu’agence spécialisée de l’ONU, l’OMT a traduit ces principes en actions et en cadres spécifiques au tourisme.

  • 1980 : Déclaration de Manille sur le Tourisme Mondial. Elle reconnaît pour la première fois la dimension spirituelle et culturelle du tourisme et son rôle dans l’éducation et la préservation du patrimoine.
  • Octobre 1999 : Adoption du Code Mondial d’Éthique du Tourisme. Ce document fondamental établit un cadre de référence pour un tourisme responsable et durable. Il insiste sur la nécessité pour le tourisme de se développer dans le respect du patrimoine culturel et naturel des communautés d’accueil.
  • Depuis les années 2000 : Publications régulières et conférences. L’OMT publie constamment des rapports et des baromètres qui analysent les tendances du marché, montrant une croissance constante de la demande pour des expériences touristiques authentiques, axées sur la nature, la culture et les communautés locales, en opposition au tourisme de masse.
  • 2023 : Journée Mondiale du Tourisme (27 septembre). Le thème était « Tourisme et investissements verts », soulignant la nécessité d’orienter les financements vers des projets qui protègent l’environnement et le patrimoine culturel.

Les annonces officielles de l’ONU et de l’OMT depuis les années 1990 ont constamment et de plus en plus fermement encouragé un modèle de tourisme durable qui valorise les richesses culturelles et naturelles. Cette orientation a été réaffirmée par la proclamation de deux années internationales dédiées (2017 et 2027) et l’intégration du tourisme dans les Objectifs de Développement Durable.