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« La Palme de l’Oasis 03 » QUEL MOYENS POUR LE MAROC DE POUVOIR LIER MONDIALISATION ET CONSTRUCTION D‘UN ETAT SOCIAL INCLUANT SON MONDE RURAL ?

L’on peut et nous devons nous interroger dans ce pari ambitieux et audacieux du Maroc d’embrasser la mondialisation en s’engageant dans la construction d’un état social sur ce que sera l’avenir pour son monde social Rural et Oasien, stratégie touristique comprise ?

En effet, le Maroc, acteur ambitieux sur la scène économique mondiale, a fait le pari audacieux d’embrasser la mondialisation tout en s’engageant dans un projet de grande envergure :

*-la construction d’un État social !

Avec plus de 50 accords de libre-échange signés, le royaume mise sur l’ouverture économique pour dynamiser son commerce extérieur et attirer des investissements ? Le tourisme y contribuant certes de plus en plus mais est-ce en tant qu’Industrie assumée ou en tant qu’effet marketing ciblé ?

Parallèlement, des réformes majeures, comme la généralisation de la couverture sociale et la réforme de la santé et de l’éducation, des volontés de formations et de mises à niveaux sont engagées et tracent les contours d’un État social ambitieux se souhaitant moderne et intégré !

«Par le vite et bien», ces trajectoires sont-elles compatibles, ou risquent-elles de s’entrechoquer ?

L’intégration dans l’économie mondiale, grâce aux accords de libre-échange, permet au Maroc de diversifier ses partenaires commerciaux, de renforcer sa compétitivité et d’attirer des investissements directs étrangers (IDE). Des secteurs comme l’automobile, l’aéronautique, les énergies renouvelables, le tourisme ou encore l’agriculture tirent profit de ces accords. Cependant, cette ouverture impose une pression accrue sur l’économie locale, rurale, notamment sur les petites et moyennes entreprises, souvent peu préparées à affronter la concurrence internationale. Aussi pour donner suite aux 2èmes assises de la Régionalisation de Tanger, en considérant leurs dysfonctionnements dans leur mise en œuvre dans le contexte inter-régional, est-ce suffisant ?  

Car Il est un fait que l’ouverture des marchés tend à réduire les marges de manœuvres fiscales, car pour séduire les investisseurs étrangers, tout gouvernement est tenté d’adopter trop souvent des politiques fiscales attractives au détriment des recettes publiques nécessaires pour financer ses services.

Considérant cette réalité qui fait que depuis 2021, le Maroc s’est lancé dans un vaste chantier de refonte de son modèle social, marqué par des réformes structurantes telles que :

*-La généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) pour l’ensemble de la population.

*-La réforme des retraites, pour garantir une couverture élargie et pérenne.

*-Des feuilles de route industrielles et touristiques !

*-L’amélioration des infrastructures éducatives et sanitaires, au cœur de la lutte contre les inégalités, l’on ne peut définir que la mise en œuvre de ces réformes exige des moyens financiers considérables, une gouvernance rigoureuse et une prise de conscience d’actions nationales, inter-régionales.

DE CE FAIT, NE DEVONS-NOUS PAS CONSIDERER DANS CE CONTEXTE QUE LES PRESSIONS FISCALES, POUR RESTER COMPETITIF AU NIVEAU INTERNATIONAL, ENTRAINENT DES REDUCTIONS DES MARGES BUDGETAIRES POUVANT METTRE EN PERIL LA DURABILITE DE CES POLITIQUES ?

Cette double ambition ne fera que placer le Maroc face à ce dilemme stratégique de savoir :

*-Comment financer un État social solide tout en continuant à libéraliser son économie !

*-Comment attirer des investisseurs étrangers dans le respect des normes qui pourraient s’entrechoquer ?

EN CELA, LES DEFIS SONT NOMBREUX POUR CE QUE SONT LES EQUILIBRES A CONSTRUIRE POUR SE QUE SONT :

  • La compétition fiscale, afin de définir comment concilier l’attractivité fiscale nécessaire pour attirer les IDE avec les besoins de financement des politiques sociales ?
  • Le soutien aux régions défavorisées et aux secteurs locaux, les accords de libre-échange exposant les producteurs locaux à une concurrence accrue et même parfois déloyale au plan international mais également inter régional. En cela des mesures de soutien ciblées devront être mises en œuvre pour protéger l’économie locale.
  • La cohérence des politiques publiques afin de définir les succès de cette transition qui se doit de reposer sur une gouvernance intégrée, traitée en phase avec la volonté de maintenir les équilibres inter régionaux que préconisent la régionalisation avancée afin que les politiques économiques et sociales régionales ne se cannibalisent pas mutuellement.

LA QUESTION EST AINSI POSEE A SAVOIR QUE POUR REUSSIR CE PARI, LE MAROC DEVRA TROUVER CET EQUILIBRE SUBTIL ENTRE OUVERTURE ECONOMIQUE INTER REGIONALE, CONSOLIDATION SOCIALE ET STATUTS SOCIAUX INTEGRES :

*-En se dotant de lois sociales en phase avec les finalités de la durabilité !

*-En misant sur des accords inter régionaux équilibrés !

*-En renégociant ou ajustant certains accords de libre-échange pour protéger ses propres secteurs stratégiques tout en restant attractif et en considérant ses besoins de respecter de équilibres sociétaux inter régionaux !

*-En renforçant une fiscalité qui se devra d’être progressivement formalisée et répartie afin de garantir dans ses Nouvelles Formes Territoriales de Développement (en phase) avec la Régionalisation avancée pour définir des redistributions équitables pour financer les réformes sociales durables sans grever et accentuer les critères de compétitivités entre les diverses régions face aux effets d’exode !

*-Innover dans le financement social en explorant de nouvelles possibilités de partenariats public-privés mieux intégrés régionalement avec des mécanismes de financements innovants adaptés aussi bien à l’urbain qu’au monde rural pour trouver les meilleurs équilibres afin d’éviter une pression excessive sur les finances publiques.

S’IL EST CERTAIN QUE LE MAROC S’EST ENGAGE SUR UNE VOIE COMPLEXE MAIS PROMETTEUSE, S’IL EN EST DE MEME POUR CONSIDERER QUE LA MONDIALISATION OFFRE DES OPPORTUNITES INDENIABLES, IL EST FONDAMENTAL ET IMPORTANT D’ADMETTRE QU’ELLE MET EGALEMENT A RUDE EPREUVE LA CAPACITE DE L’ÉTAT A CONSTRUIRE UN MODELE SOCIAL INCLUSIF EQUILIBRE DURABLE.

Aussi : le succès de cette dualité ne pourra que reposer sur une gouvernance conciliante faisant des choix politiques cohérents pour un rééquilibrage inter-régional certain afin d’éviter les fractures définitives.  C’est en cela que le royaume accédera à cette capacité de concilier ces ambitions »

C’EST UN VERITABLE DEFI POUR LE MAROC QUE D’AVOIR A CONFIRMER SON INTEGRATION DANS LA MONDIALISATION TOUT EN ASSUMANT SA CONSTRUCTION EN UN ÉTAT SOCIAL ROBUSTE.

D’un côté, le Maroc a clairement misé sur une ouverture économique avec la libéralisation des changes. Les nombreux accords de libre-échange signés témoignent de cette volonté d’attirer les investissements étrangers et de dynamiser sa croissance économique mais cela concerne principalement le commerce extérieur, qu’en est-il des besoins pour le commerce intérieur ?

C’EST UNE STRATEGIE QUI A PORTE SES FRUITS DANS CERTAINS SECTEURS COMME L’AUTOMOBILE, L’AERONAUTIQUE, LES ENERGIES RENOUVELABLES, LE TOURISME MAIS CELA EN UN DESEQUILIBRE TERITORIAL AFFIRME.

D’un autre côté, bien que le Maroc a su afficher une ambition sociale forte, illustrée par des réformes majeures comme la généralisation de la couverture maladie et la réforme des retraites, l’objectif étant de créer un système de protection sociale solide pour l’ensemble de la population. On ne peut cependant pas occulter les tensions qui peuvent naître entre ces deux objectifs en ce sens que l’ouverture économique aura fragilisé les entreprises locales face à la concurrence internationale et limité les marges de manœuvre fiscales de l’État, l’informel persistant ne faisant qu’entraver ces volontés !

Or, il est un fait que le financement d’un État social ambitieux nécessite des ressources importantes pour assurer avec les investissements les formations de ces mains d’œuvre ciblées pour l’existant comme pour celles nécessaires aux nouvelles infrastructures en tenant compte de celles adaptées aux innovations appliquées.

LA QUESTION EST DONC PAR LE RECADRAGE EMIS PAR SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI AUX ASSISES DE TANGER SUR LA REGIONALISATION AVANCEE, DE RECONNAITRE ET D’ANALYSER SI EN CETTE VOIE ET A CE STADE DE MISE EN ŒUVRE, LE MAROC DISPOSE DES CAPACITES POUR RELEVER CES DEFIS ?

A ce titre l’on peut confirmer qu’il a plusieurs éléments qui jouent en sa faveur cela par :

*-Une volonté et politique forte définissant que le gouvernement semble déterminé à mener de front ces ambitions tout en considérant les efforts à faire pour trouver des équilibres inter régionaux mieux répartis !

*-Une mise en œuvre de réformes structurelles engagées aussi bien dans les secteurs de la santé, industriels, des énergies renouvelables, du secteur minier, du tourisme de l’éducation et de la protection sociale s’y rapportant, ce qui démontrent une volonté de transformer en profondeur le modèle économique et social marocain !

*-Une capacité d’adaptation du Maroc qui a su démontrer sa capacité à s’adapter aux évolutions de l’économie mondiale et faculté à s’être tourné vers l’Afrique pour trouver ses débouchés !

ON SE DOIT CEPENDANT D’EVOQUER DES DEFIS IMPORTANTS QUI DEMEURENT SACHANT :

*-Comment résoudre et fidéliser les formations adaptées à ces transformations imposées ?

*-Comment répondre à cette compétition fiscale pour attirer les investissements étrangers tout en finançant l’État social tout en respectant un équilibre délicat en matière de fiscalité !

*-Comment assurer la protection des entreprises locales car il est en cela crucial de mettre en place des mesures pour accompagner les entreprises locales face à la concurrence internationale vu les dizaines de milliers de faillites annuelles constatées pour des unités n’ayant pas plus de 5 années d’existence !

*-Comment trouver une cohérence et équilibres des politiques publiques respectant un cadre inter régional sachant qu’il est essentiel d’assurer une coordination efficace entre les politiques économiques (en monde urbain mais aussi rural afin de gérer les effets d’exode) mais aussi sociales et même sociétales !

EN PARRALLELE A SA VOLONTE DE SOUVERAINISME ASSUME, LE MAROC DOIT DANS CES DEMARCHES VERS LES MARCHES AFRICAINS SAVOIR ENTAMER DE NOUVELLES AMBITIONS POUR CE QUE SONT :

  • la négociation d’accords de libre-échange adaptés à ces nouveaux types de débouchés,
  • le renforcement d’une fiscalité progressive,
  • l’exploration de mécanismes de financement innovants.

Aussi, fort des engagements que le Maroc a déjà su se donner, nous sommes convaincus qu’il a tous les  moyens de réussir ce pari audacieux, tout en considérant que cela ne pourra se faire afin de pouvoir valider cette étape qu’en respectant ce rééquilibrage transversal inter-régional sachant concilier les fractures toujours ouvertes entre les milieux urbains et ruraux, entre ces quelques régions qui dominent actuellement toutes formes des réussites reconnues, cela pour tenir compte des déséquilibres sociétaux incontestablement ancrés qui, en cette mondialisation impliquée par les finances, mais également par cette révolution numérique et les risques progressifs résultants des changements climatiques, du stress hydrique, nécessiteront sans concession aucune :

  • Une gouvernance rigoureuse,
  • Des choix stratégiques judicieux,
  • Une capacité d’innover, de créer en toutes liberté,
  • L’acceptation des inclusions et intégrations éco sociétales qui, misent en œuvre, ne feront que confirmer le Maroc pour son propre succès, mais également en tant que modèle de réussites durables pour les autres pays émergents en recherches d’adaptations.

Patrick SIMON