Durabilité Et Vol A Vue Pour La Destination Maroc– 3 Juillet 2020
On pourrait presque croire que c’est dans les ailes de la RAM, que le tourisme marocain navigue au « vol à vue », limité par ce qu’il peut voir, limité par un ensemble d’interdictions qui lui enlève toutes visibilités et volontés de pouvoir s’envoler librement, et maintenant obligée de sauver les meubles !
Le hic, pour ce qui est du tourisme c’est que ce maudit COVID-19 risque d’avoir fortement impacté les outils touristiques, qui bon gré mal gré, l’avaient amené à se maintenir honorablement dans les moyennes statistiques reconnues internationalement, malgré les successions de crises, depuis ce début de siècle.
Aussi pouvons nous, sans nous contredire, que nous ne savons pas trop où nous en sommes du fait du manque de stratégies et gouvernances touristiques structurantes, qui auraient du depuis 2000 accompagner les visions 2010 et 2020, mais également pu casser ces politiques de rentes touristiques qui perdurent depuis les années 60, et cela sans avoir su se donner les fondations nécessaires d’un matelas régulateur d’un tourisme interne pour le droit aux vacances des marocains, mais aussi et surtout pour se protéger des fluctuations économiques intérieures comme de celles des géopolitiques régionales comme internationales qui, faute de l’avoir réalisé, nous ont amenés là ou nous en sommes en ce début d’été 2020 ! mais aussi et cela à sa véritable importance, sans avoir su définir la structuration et réunification des fédérations des métiers touristiques.
Parmi les conséquences du COVID-19, il faudra très certainement tout d’abord, faire et analyser cet état des lieux qui va définir, qui est qui, et qui fait quoi, car en premier lieu, il est certain que de très nombreuses faillites des unités d’hébergements en urbain comme en rural vont changer littéralement la donne de ce que le Maroc touristique pourra offrir demain. En second et tout aussi important, sinon plus, la question restera posée sur les réactions du futur voyageur, allant à la recherche d’expériences touristiques nouvelles, allant du millennials au senior, sur les réactions intestines de l’individu sur l’environnement, l’écologie, les nouvelles tendances prudentielles et bien sur mesures de protections sanitaires ! cela sans compter sur les modifications d’habitudes qui résulteront du développement effréné des NTIC et l’influence que cela devra apporter aux diverses tendances des tourisme d’affaire, MICE etc. En troisième lieu devrait être pris en compte les conséquences apportées aux moyens des transports qui seront proposés, cela risquant de modifier grandement les volontés du voyageurs pour des vacances nationales, régionales ou internationales ?
Nous avons et aurons également à tenir compte des conséquences des OPA, faillites nationales comme internationales de tous genres pour ce que sont les éléments régulateurs du tourisme international ! Il en sera de même sur des réactions déjà analysables sur la volonté des GAFA, qui ont déjà pu prouver leurs influences (fortes de leurs portefeuilles des Datas nationales) dans leurs volontés de vendre telles ou telles destinations plutôt qu’une autre, nous en resterons en cela pour ce qui en est de la nôtre !
Autre point important et loin d’être négligeable, sera de tenir compte du fait que les politiques, les financiers marocains ont déjà depuis longtemps perdu confiance en cette industrie touristique qui n’a pas su se donner les « palmes de la réussite » et qui bien au contraire est restée dans son retrait d’une économie de rente, n’arrivant pas à prouver son influence économique nationale sur l’employabilité, sur une influence éco sociétale durable, et qui n’aura pas su définir sa participation réelle à la croissance et encore moins aux secours participatifs fiscaux de la nation.
C’est en cela que de notre avis, nous ne saurions définir la fiabilité de cette campagne de communication qui coutera une fortune, qui n’aurait pas à prendre en compte les décisions du prochain rendez vous Royal avec les définitions à venir du « Rapport Benmoussa » sur les nouvelles orientations arrêtées du développement national comme régional, du Maroc de demain.
Aussi en cette fin Juin 2020, sans volonté politique déclarée, sans définitions financières de soutien aux professions touristiques, au fait de non règlement du sort de la RAM, à celui de non définition d’un contrat programme touristique défini en réaction à cette crise structurelle, en ces absences totales de visibilités, il nous apparaît risqué de lancer cette campagne promotionnelle et disproportionnée (pour l’instant) dans cette atmosphère du sauve qui peut qui ne saurait que démontrer à l’international le manque de partage des échanges nécessaires à l’élaboration sereinement définie d’une stratégie et définition formelle d’une gouvernance touristique adaptée dans la volonté d’un paradigme d’un Maroc Nouveau avec réflexions géopolitiques, que tout à chacun, nationaux, régionaux, comme internationaux espèrent pouvoir deviner dans des définitions claires et durables pour un marché d’après Covid !
Patrick Simon – Durabilité