DURABILITE MAROC : Le Tourisme entre Forme et Fond ?
L‘ensemble des réactions et déclarations actuelles et récentes définissent bien les besoins d’échanges, de dialogues et partages face à la déclaration d’intention de la tutelle de l’objectif de 26 Millions de touristes pour le Maroc en 2030.
Pour la forme comme sur le fond oui en effet, en l’absence de communications, envisager le doublement des touristes alors que les échanges passés entre privé et tutelle ne sont toujours pas résolus interpellent ! Interpellent en ce sens que ces déclarations nouvelles semblent très optimistes en ne cherchant à offrir des statistiques n’utilisant que les rapports chiffres 2021/2022,
*- tentant en cela d’embellir la situation,
*- de faire oublier les déboires des résultats réels par rapport à 2019,
*- ceux des visions 2010-2020,
*- les comparaisons de ceux-ci avec d’autres destinations phares en état de comparaisons avec ceux du Maroc, pour des chiffres édités certes, mais non analysés, non comparés tels qu’ils auraient dû l’être par l’Observatoire afin de réellement se positionner internationalement.
*- rendus optimistes bien entendu par les effets d’annonces renouvelés et confortés par celles tout récemment du futur DG de TUI qui tombent à pic pour corroborer les actions promotionnelles de l‘ONMT que l’on voudra associer aux désidératas de la CNT pour ce que sont nos dépendances en mobilités aériennes comme maritimes.
Ne jurer que pas ces conquêtes, car elles le deviennent si elles se réalisent, se confirment et ne s’enlisent pas dans le seul All inclusive tel que cela a pu l’être il y déjà une vingtaine d’années pour la Turquie. Le Maroc doit par prudence programmer jusqu’à 50% de tourisme interne pour éviter toutes futures crises à venir, compte tenu de sa dépendance touristique à l’international.
Il me semble en cela que cette bonne nouvelle rentre dans le pur jus de ce que nous souhaiterions pouvoir n’être que multiplié par l’ONMT ! N’est ce pas en cela la fonction principale de l’ONMT ?
Pour ce qui est de la SMIT et Tutelle l’on peut se demander pour exemple pourquoi en parallèle à ces résultats:
*- des projets tels que celui de l’Oued Chbika à Tan Tan reste toujours en attente alors qu’ORASCOM (principal partenaire de FIT 3ème TO Allemand) malgré ses réclamations pressantes reste toujours en attente d’accord ! Il y aurait pourtant en cela action régionale !
*- pourquoi les 9 projets non réalises pour le tourisme interne ne sont toujours pas résolus !
*- pourquoi que les parcs nationaux, territoires et régions ne font pas plus l’objet de concertations avec les acteurs locaux reconnus et actifs pour rester dans les objectifs de la régionalisation avancée comme de ceux des NMD ?
Pour la CNT qui aura su tenter de réunir les confédérations devons nous conclure que les coconstructions annoncées ont bien permis d’élaborer :
*- les formations de ces personnes ressources nécessaires pour gérer dans le durable les commissions nécessaires à ces structurations annoncées en déclinaisons nationales, régionales et locales pour la CNT comme pour les fédérations des métiers et les CRT!
*- personnes ressources autres qu’administrateurs et bien des cadres supports des professionnels !
*- les outils politico-professionnels nécessaires pour faire aboutir les réalités de ces décisions de ces plans d’actions relatifs aussi bien aux critères nationaux que régionaux par une coordination nationale nécessaire et ayant besoin d’être suffisante pour être effective !
J’admets bien volontiers qu’en cela :
*- trop de réunionites seraient certainement néfastes, mais c’est en cela que la prise de position de faire ce qui est à faire devient indispensable faute de pouvoir sombrer dans l’irréalisable !
Car il en va en cela du besoin de tenir compte :
*- des avancées internationales avec les capacités inégalables de certains pays à pouvoir investir MASSIVEMENT dans l’aérien, les volontés de réalisations touristiques futuristes adaptées aux nouvelles formes d’investissements résultant aussi bien des nouvelles formes de développements techniques, technologiques, numériques que des crises structurelles, politiques, énergétiques et financières actuelles,
*- volontés des Pays du Machrek et Maghreb comme méditerranéens de trouver leurs propres voies
*- de l’absence de définitions sur la réelle position des professionnels par rapport à la « virtuelle HAT », pour ce partenariat Public/Privé, le Public ayant a conserver son droit de décision !
*- d’un positionnement près du CESE,
*- d’une réelle définition public/privé pour le nouvel Observatoire,
*- des sources de financements durables pour la CNT et les Fédérations des métiers,
*- du positionnement effectif des CRT, rappelant que déjà sous la présidence de OCA nous discutions des financements à 2 vitesses pour considérer les 3 à 4 régions sortant du lot et envisageant les moyens nécessaires pour établir ces partenariats entre professionnels, administrations régionales et élus locaux afin de permettre justement la réalité d’un tourisme interne qui de ce fait serait à même d’être enfin résolu !
– Je définirai en cela qu’à nos jours une troisième source devrait être envisagée pour les SMART Cityes des 5 à 6 villes principales relevant de ce fait !
Ces chantiers discutés mais jamais pris en charge font que nous en sommes où nous en sommes. Je nous estime plus démunis actuellement que ce que nous l’étions il y a déjà de cela deux décennies!
En tant que vieil acteur passionné de ce tourisme et de mon pays d’accueil, je définirai personnellement une nouvelle fois (mais sans doute une dernière) que les atouts certains du Maroc résident dans son attractivité, attraction et image actuelle par ses authenticité, identité vernaculaire liant populations cultures et patrimoines matériels comme immatériels inusités pour ce qu’ils représentent aux yeux du monde par des valeurs reconnues et certaines pour le tourisme durable.
J’ose penser qu’oublier ces faits (dont la liste est bien entendu loin d’être exhaustive) pour ne courir qu’après des visions (faites de mon point de vue que d’actions passéistes car pensées en l’absence de toutes remises en causes, absences de confiance en nos propres valeurs humaines et culturelles) risqueraient fortement de compromettre cette Durabilité Touristique Marocaine face aux changements que le monde touristique est actuellement en train de se donner.
Il faut du courage certes, mais aussi une volonté de placer les égos au placard !
Restons courageux, sachons affronter en partage les réalités qui sont certes difficiles à admettre et comprendre mais c’est là l’enjeu de toutes volontés de créer, d’innover et d’exister :
*-Il en est de même et ainsi j’en suis convaincu pour le tourisme marocain de demain.
DURABILITE Patrick SIMON – Le 6 Septembre 2022