Tourisme solidaire

Durabilité Touristique : «Le risque du tous les œufs dans un même panier»

Le tourisme est touché mais pas coulé ! Il va énormément souffrir malgré les aides tardives qui ne sont d’ailleurs toujours pas d’actualité par manque de définitions, circulaires d’applications, et manques de visibilités sur les applications, sur l’aérien, sur des décisions politiques professionnellement exprimées. Les acteurs du tourisme restent dans un flou inexprimable du fait d’un manque total de communication de tout bord !
La pandémie est toujours là ! Une deuxième vague est peut être possible par manque de décisions clairement exprimées, définies en temps utiles, mais également par manque de civisme, d’ambiances et d’expressions culturelles dans des rapports éco-sociétaux, politico-professionnels compris ou partagés !

En cela nous restons dans le manque de stratégie et gouvernance qui, d’une vision éclairée, définie en pool entre professionnels, politiques et financiers déterminait des atouts de gestion basés sur des réalités professionnelles, financières, politiques, nationales et régionales dans le respect de la gestion humaine, professionnelle comme territoriale !
La répartition par villes et/ou régions se trouvait programmée pour définir des ratios de remplissage professionnellement admis de rentabilité qui déterminaient des équilibres inclusifs et intégrés permettant un avenir durable à une industrie touristique naissante, programmée, gérée, formatée !

On ne mettait pas tout dans un même panier ! On régulait des circuits des villes impériales et de ceux du Sud avec le triangle Ouarzazate Errachidia Zagora, réclamé par Feu sa Majesté Hassan II, afin de donner un autre élan, national comme régional avec en prime une mise en valeur pour accompagnement, de la concrétisation d’une industrie Cinématographique Originale par la valorisation culturelle, humaine et paysagère du Sud Est Marocain : Une véritable approche vers le monde rural, vers la reconnaissance dune identité diversifiée !Marrakech aura tiré la couverture un peu trop fort, profitant d’une « aura naissante avec les riads et une véritable révision du regard de l’artisanat marocain s’adaptant aux goûts européens pour des aménagements parfois destructeurs, dans ces envies individuelles de s’exprimer designers pour le capital matériel de sa médina »!

Les politiques auront laissé faire et les financiers auront suivi, définissant par « ce défaut ancré marocain dans son aspect Commerçant récurant » que ce serait au Privé de mettre la main à la poche pour investir ! Les accords aériens, les PDR régionaux exprimant fortement ces tendances. Les effets de mode concentrèrent ces investissements vers de même lieux qui devinrent les rendez vous possibles appuyés par un aérien Low Cost orienté vers sa seule rentabilité: ces accords Etat/Low Cos leur ayant confié la vente de ces destinations!
Il en résultat que sans stratégie nationale, ne retenant en cela que le boni des investissements directs extérieurs, en oubliant les déséquilibres territoriaux que cela pouvait engager, on laissa faire ! Les professionnels de Marrakech, et on ne peut guère leur en vouloir ne firent qu’en sorte de profiter de cette situation, les professionnels des autres régions devenant de se fait très minoritaires. Agadir passa en deuxième place ! Les autres villes essayèrent de se placer !

Les stations Azur furent ainsi déplumées de leurs possibilités, la crise de 2008 accentuant ces déséquilibres territoriaux. Les investisseurs qui s’étaient engagés pour les régions, se recentrèrent, furent recentrés sur les stations en vogue avec la complicité des politiques locaux comme territoriaux ! En cela, on avait fait le pas pour créer le déséquilibre fatal qui fait que le tourisme actuel, concentré en quelques pôles, a laissé aux oubliettes :
…, le développement territorial avec les stations réservées au tourisme interne, la formation bien que les instituts régionaux furent créés, accélérant en cela l’exode rural des jeunes régionaux formés, la gestion et législation relative à l’habitat touristique, en tant que source de développement équilibré d’un tourisme régional et rural formel, etc. La problématique du moment était de courir derrière les chiffres fatidiques des 10 et 20 millions de touristes, cela malgré les constats flagrants de la descente du chiffre d’affaire relatif à la nuitée réduit de moitié en quelques années. On instrumentait ainsi le fait que l’informel servait le formel, définissant que les possibilités administratives permettaient de substituer l’emploi par des pratiques légales mais de plus en plus fragiles qui fragilisait l’emploi, fragilisant une industrie qui ne se donner pas les moyens de naître en générant des pratiques non inclusives et intégrées oubliant ainsi 75% des inscriptions à la CNSS ! Avec le All-inclusif on amenait la folklorisation de l’identité en pastichant le culturel et en limitant la découverte du Maroc entre quatre clôtures et en déstabilisant l’ensemble des petits métiers et le para-touristique qui servaient à la découverte des arrières pays. Cela par manque de suivi évaluation d’un Observatoire, cela malgré tous les avertissements des organisations mondiales qui définissaient les nouvelles tendances du Nature-culture à 49% du marché mondial.

A ce jour le tourisme marocain risque de perdre ses atouts démontrant des résultats fragilisant toutes formes de gestion nationale par ce qu’il ne représente réellement dans la balance économique que la problématique de l’emploi, de l’informel, une concentration fragilisant toute une région et même la nation, en ayant construit, et abouti à une perte de confiance des politiques comme de celle des banquiers !
La géo politique et l’effondrement économique mondial actuel augure de mauvais jours et un besoin d’une prise de position drastique pour relever le défi, car il y a défi ! Celui de rééquilibrer dans les comptes nationaux la position d’un tourisme capable de se remettre en cause, de défendre ses atouts pour le tourisme d’Affaire, Mice, Luxe, etc. et d’investir, de créer de l’emploi en considérant les nouvelles tendances en application aux territoires et à la régionalisation avancée, en devenant politique pour se positionner dans la transversalité nationale comme régionale en pensant marocain, en pensant tourisme marocain, en pensant durabilité marocaine, en pensant authenticité marocaine, en pensant un tourisme pour le marocain ! Défi car cette pandémie amène cette industrie touristique à un effondrement financier, commercial, social, culturel suivi et accompagné d’un abandon politique faute de réactivité possible dans ces dépendances purement internationale !
Le pays se doit de rebondir et prendre conscience de sa dépendance du monde rural qui l’alimente, qui doit devenir le garant de sa gestion de l’eau et définir l’axe de développement adapté à une situation mondiale perturbée. La mise en place de la régionalisation avancée reste en cela la formule du rebond permettant de passer le Cap, de définir ses propres besoins et équilibres de survie pour passer ce cap difficile, durable et qui ne fait que commencer. Nous militons en cela depuis plusieurs années pour considérer l’importance de cette transversalité pour les territoires et arrières pays.
En tant que CRT Guelmim Oued Noun et Géoparc Jbel Bani, nous définissons avoir pris les devants depuis plusieurs années, en se définissant comme un Territoire Soutenable Pilote permettant de créer l’emploi et une économie territoriale intégrée et inclusive en monde rural. Nous avons mis pour cela en avant toutes formes de communication et de compatibilité pour relever le défi, sans pour cela à ce jour avoir été trop écouté !
Il en va ainsi par cette démarche pour reconsidérer cette démarche dans d’autres régions, mais aussi pour un ensemble de stations telle que celle d’Essaouira, de Lixus, Saidia avec leurs arrières pays, la liste n’étant en rien exhaustive. Notre expérience peut parfaitement se dupliquer à d’autres territoires régionaux dans les respects des labellisations, authenticités, identités inclusives, intégrées, durables respectant l’acte et expérience touristique de la rencontre des cultures en tant qu’atout primordial pour le tourisme marocain, pour le fondement d’une durabilité acceptée dans les concurrences effrénées qui vont naitre dans les reconquêtes des marchés.

Les Villes Touristiques marocaines auront par ailleurs à participer à se trouver les compléments en investissements diversifiés pour respecter des équilibres rationnels en développements urbanistiques, industriels, économiques, identitaires afin de restituer l’humain dans son contexte, ne pouvant plus à titre local, régional, national, « tout mettre dans un même panier ! » et en acceptant sa complète dépendance d’un environnement éco sociétal stabilisé.
Patrick Simon (Durabilité Touristique)

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