Geoparc du Jbel Bani – Tata – Anti Atlas
« Conditions et moyens de la mise en valeur touristique et pédagogique des Géomorphosites »
Cas du Projet du Géoparc du Jbel Bani – Tata – Maroc
Patrick Simon, El Wartiti Mohammed (1) et Fadli Driss (2)
Séance thématique du 13 Décembre 2014
Institut de Géographie de Paris
Nous avons depuis 2004 considéré que l’élément paysager serait essentiel pour la mise en valeur de ces régions Sud pour un développement éco sociétal. Ce qui caractérise l’Anti Atlas, chaîne montagneuse venant s’accoler à celle du Haut Atlas, c’est avant tout l’association des paysages, couleurs et végétations qui, du nord au Sud, nous amène vite à considérer les limites géographiques que sont celles de la chaîne du Jbel Bani. Il y a une dizaine d’années en arrière, ce n’était que par hasard, l’on pouvait venir vers Tata, à la frontière Est du Maroc Sud, à quelques encablures de la frontière Algérienne : les éléments historiques de ces régions faisaient que l’oubli était passé par là, arrivant à faire perdurer le qualificatif de « Maroc inutile». Aucune communication ne pouvait vous inviter à la curiosité, et découverte de cette région. Aussi, venant m’installer et découvrir Tata, ses populations et ses paysages époustouflants, considérant qu’en Europe, un ensemble de générations ont été bercées culturellement par les images d’espaces naturels, ouverts, colorés, par celle d’une représentation visuelle, publicitaire d’un monde de la communication ventant des géo sites de partout et nulle part, pour ceux liés au monde de la culture, du loisir, de la détente et relaxation. L’économique et la consommation, jouant sur l’inconscient, le monde du voyage s’emparant des espaces paysagers, de rêve, des géomorphosites et paysages d’autre part, les moyens de transports routiers, maritimes et aériens faisant, je faisais le pari après avoir lancé le tourisme de montagne, de lancer une nouvelle niche touristique de l’Anti Atlas, éco sociétale et culturelle du monde Oasien .
La région de Tata qui se situe dans cette zone présaharienne du sud marocain, se prête ainsi à ce que l’imaginaire, ce qu’inconsciemment l’on est ainsi à même de rechercher. Les sculptures naturelles de certains de ses versants, les couleurs et végétations d’Acacias, de Palmeraies, d’Amandiers et d’Arganiers en des milieux paysagers diversifiés esthétiques incitent à la rêverie à la rencontre et recherche de l’autre dans un monde photogénique.
Si l’on ajoute à ses spécificités patrimoniales, architecturales et culturelles d’un milieu Oasien et historique en tant que véritable terre d’accueil ayant su réunir les populations berbères, juives, arabes, de confessions animiste, chrétienne, juive et musulmane, nous avions tous les atouts en tant qu’opérateurs du monde touristique pour rencontrer et entrainer nos amis scientifiques et universitaires pour mettre en place le projet de Géoparc du Jbel Bani.
Cette rencontre s’est produite à l’occasion du Moussem de Tata en Octobre 2012, qu’en tant que 1er Vice Président du Conseil Régional de Tourisme (CRT) et Administrateur de la Confédération Nationale du Tourisme au Maroc (CNT) j’avais fait renaitre de ses cendres (n’existant plus depuis 1984). J’y rencontrais le Professeur Driss Fadli du Laboratoire de Géologie appliquée dirigé par le Professeur El Wartiti Mohammed de l’Université Mohammed V Agdal de Rabat venu présenter le projet de livre et publication sur « les Cœurs de Tata ».
Ayant déjà mis en place depuis 2006 les ingrédients touristiques pour faire reconnaitre la beauté des Géo sites de cette région avec les publications de trois guides, des cartes et des circuits touristiques d’une région grande comme le quart de la France, ayant produit 75 documentaires et films ou vidéos (dont certaines en huit langues) afin de se projeter sur les nouvelles niches spécifiques à des pays émergents, la rencontre avec le professeur Driss Fadli nous permis de lancer officiellement l’idée du Projet de Géoparc du Jbel Bani, avec le Pr El Wartiti un Workshop WIGET4 (avril 2014)
De là naquit la volonté de sceller les partenariats. En tant que Chef de Projet, gérant de Sud Project manager/PSPM Sarl, nous concluions avec les président et doyen de l’Université Mohammed V Agdal de Rabat, la signature d’une convention, définissant son Laboratoire de Géologie appliquée en tant que mandataire de la partie scientifique du projet pour les partenariats passés avec les autres Universités. En cela nous convenions et considérions pour notre part, que la partie scientifique n’aurait à remplir que 30% des définitions de notre projet, le Géo éco tourisme devant à son tour représenter 30%, les 40% restant ayant à être à l’usage du développement durable par le soutien d’une économie éco sociale inclusive, intégrée, en gestion participative avec les populations locales.
Une convergence Tourisme, monde scientifique et Universitaire, public privée, avec volonté d’une vision globale, régionale comme nationale nous permet ainsi d’envisager la structuration et normalisation de ce Géoparc du Jbel Bani, adaptée à une mise en place au Maroc d’une régionalisation. Ce partenariat nous permet d’envisager la création d’un Master et Licence Professionnelle pour la formation de personnes ressources et médiateurs géo touristiques, en accord avec les instances territoriales et régionales afin d’évaluer suivi, système de mesure et normalisation du capital immatériel du patrimoine scientifique et géologique de ce territoire.
(1) – Faculté des Sciences de l’Université Mohammed V, Rabat : [email protected] [email protected]
(2) – Opérateur du secteur privé de l’industrie touristique du sud marocain [email protected]
Source : Portail sud Maroc