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La province de Tata au sud du Maroc

Après un copieux petit déjeuner et le regard plein d’étoiles suite à notre bivouac dans le désert, nous avons pris la direction de la ville de Tata.

En arrivant aux abords de la ville, le contraste est saisissant entre la route aride et la luxuriance de Tata.

Le nom originel de la commune serait Assif n’Ouelte qui se serait transformé, par la suite, en « Tata ». Etymologiquement, Tadâ  ou Tatâ signifierait « le pacte » en référence à l’entente entre commerçants. Tata représente ainsi un lieu de paix par excellence.

Nous avons eu l’immense honneur d’être reçus par le Gouverneur de Tata, Monsieur Salah-Eddine Amal, qui a souhaité nous rencontrer, et nous a offert un thé à la menthe dans son bureau.

J’ai également rencontré le responsable du tourisme de la ville Monsieur Moulay Mehdi Lahbibi, qui m’a expliqué les projets mis en place pour la ville et la région.

Sommaire

1 Les richesses et les ressources de la province de Tata

1.1 L’eau : la ressource première

1.2 L’oasis de Tata

1.3 Les richesses naturelles

2 L’irrigation

2.1 Les Khettaras

2.2 L’horloge de l’eau

2.3 le palmier dattier

2.4 Les vestiges rupestres

2.5 Les Gravures rupestres

3 Le développement de la ville

4 Comment se rendre à Tata

4.1 Où loger à Tata

Les richesses et les ressources de la province de Tata

L’eau : la ressource première

Dans ces régions désertiques, l’eau et les oasis sont des sources de richesses inestimables.  Ils permettent des cultures abondantes et participent au développement de la région.

L’oasis de Tata

 Le mot « oasis » dérive de l’ancien égyptien et désigne un lieu habité. Le mot a été utilisé pour la première fois par Hérodote pour évoquer une ville d’Égypte puis Strabon l’a repris pour désigner des plantations de palmiers-dattiers.

A l’origine, il s’agissait d’un campement permanent d’un à quelques hectares, qui abritait plusieurs clans. De nos jours, le modeste campement s’est transformé en villages et villes, suite à la sédentarisation des communautés.

Les oasis autour de Tata sont situés sur les abords fertiles des oueds sur lesquels sont travaillées et irrigués de nombreuses parcelles agricoles.

Pour les habitants attachés à leurs valeurs millénaires, l’eau et la vie ne font qu’un , elles sont sources de tous les enjeux et de toutes les promesses.

 Les oasis entourant la ville de Tata sont situées en milieu désertique et le climat est de type saharien continental.  C’est l’une des principales contraintes de la région car il peut y faire très chaud, plus de 50 ° en été et en dessous de 10 ° en hiver, avec de faibles précipitations.

Mais cela n’a pas découragé les populations qui ont appris à s’adapter ingénieusement grâce à leurs habitations bio-climatiques, à une agriculture raisonnée et à un mode de vie en symbiose avec la nature.

Les richesses naturelles

Nous avons pu découvrir quelques unes de ces richesses comme les grottes de Messalit que l’eau a sculpté pendant des siècles.

Elles se sont formées par le biais d’infiltrations d’eau datant du Paléolithique. La visite de ces grottes fut assez impressionnante car, si elles sont sèches aujourd’hui, on peut y déceler de nombreuses stalactites et stalagmites.

Si cette région recèle de nombreuses richesses naturelles, les réalisations humaines ne sont pas en reste comme les barrages et les Khettaras.

L’irrigation

L’eau, s’écoulant de façon ininterrompue jusqu’à la palmeraie, est stockée dans un bassin.

L’eau est une richesse inestimable et les habitants de la région s’en servent comme le faisait leurs ancêtres.

Les Khettaras

La plupart des oasis sont alimentées en eau par des Khettaras, c’est-à-dire par des canalisations souterraines qui drainent l’eau des nappes phréatiques pour l’acheminer en surface par gravité.

Ces canalisations peuvent s’étendre sur plusieurs kilomètres avec des puits d’aération à égale distance les uns des autres.. Il s’agit de systèmes très ingénieux qui ont nécessité lors de leur création d’importants aménagements, et qui sont à la fois économiques et écologiques comme beaucoup d’ouvrages dans la région.

L’horloge de l’eau

J’ai découvert avec beaucoup d’intérêt L’horloge de l’eau. Cet instrument pluriséculaire servant à distribuer l’eau équitablement.

C’est Abdelmajid, le responsable de la communication de l’auberge Dar Ifiane qui nous servait de guide. Il m’a expliqué avec beaucoup de détails, le fonctionnement de l’horloge de l’eau.

Dans un récipient rempli d’eau, on place un bol avec un fond percé. Dès que le bol de cuivre est rempli d’eau (soit au bout de 45 minutes), il coule et le surveillant fait un noeud à une corde ce qui représente une unité de temps d’irrigation.

Une fois que le nombre de noeuds est atteint pour une parcelle, le surveillant dévie le cours de l’eau vers une autre parcelle et ainsi de suite.

Le responsable de l’horloge de l’eau doit suivre toute une procédure afin de garantir la précision de ses calculs : température de l’eau, couvercle pour éviter l’évaporation…Puis, il vérifie que chaque famille reçoive équitablement la quantité d’eau octroyée par le conseil des anciens du village.

Les palmiers dattiers

En arrivant dans la province de Tata, nous sommes restés sans voix devant le spectacle des palmiers dattiers.

Un havre de verdure dans l’immensité désertiques qui donne le vertige tant le paysage est magnifique.

Naturellement adapté au climat aride, le Phoenix dactylifera est un arbre emblématique des oasis de Tata. Au-delà du fait qu’il protège les cultures, il donne ce fruit très énergétique qui permet des préparations riches et savoureuses : les dattes.

Les vestiges rupestres

Du Paléolithique aux caravansérails

L’histoire de Tata remonte à l’âge de Pierre. C’est la période la plus longue et la plus ancienne de l’histoire. Elle a débuté il y a trois millions d’années et a vu l’apparition de notre espèce, Homo Sapiens, voici 200 000 ans.

 Tata, fut le berceau des premières colonies du Paléolithique. Elle a vu se succéder sur son sol des hommes primitifs à la fois chasseurs et cueilleurs. Leurs outils étaient fabriqués de pierre, de bois ou d’os de leurs proies. Des milliers de gravures dans la roche en témoignent.

Un peu plus tard, cette région fut la plaque tournante des caravansérails, qui transportaient, en provenance du Mali et du Sénégal, et à destination de l’Afrique du Nord, des esclaves, de l’or, de l’ivoire, des plumes d’autruche, ainsi que du sel.

Les Gravures rupestres

On dénombre plus de 250 000 gravures rupestres dans la vallée et plusieurs centaines ont été découvertes autour de Tata. Ces gravures décrivent l’existence des hommes préhistoriques qui vécurent dans cette contrée voici plus de 6 000 ans.

Le développement de la ville

Le point d’orgue de la ville est la magnifique Mosquée construite récemment à la demande de sa Majesté le roi du Maroc Mohammed VI.

Si la ville de Tata est déjà développée , avec des écoles, des salles de sport, des équipements municipaux et notamment de très beaux jardins,  ses représentants souhaitent aller plus loin en développant le tourisme. Et en installant des infrastructures adaptées.

Mais ils ont à coeur de mettre en place un tourisme raisonné et équitable. Pour les autorités de la ville il n’est pas question d’accepter un tourisme de masse. Elles préfèrent privilégier la qualité à la quantité et recevoir des invités capables d’apprécier les richesses de la région plutôt que des touristes agglutinés autour d’une piscine.

Je ne doute pas que ce sera un pari gagnant car il est difficile de ne pas résister à la beauté et la luxuriance de cette région, et  à l’hospitalité de ses habitants. Ici aussi j’ai retrouvé la gentillesse, l’amabilité et le sens du partage des Marocains.

Sur le blog Tentations gourmandes, vous pourrez découvrir la gastronomie et l’artisanat de la région.

Comment se rendre à Tata

En louant une voiture depuis l’aéroport d’Agadir Al Massira .Il vous faudra 3 heures de route pour atteindre l’oasis. Ou encore en louant les services d’un chauffeur comme nous l’avions fait au début de notre périple.

 L’avion est un moyen original de se rendre à Tata, d’autant que les paysages sont grandioses.

En avion depuis les principales villes du Maroc. Car la commune possède d’ores et déjà un aéroport. Elle va bientôt se doter d’une aéroport international qui permettra d’y arriver directement.

Où loger à Tata

Il existe des hôtels et des chambres d’hôtes.

Maison d’hôte oasis Dar Ouannou

Hôtel relais des sables

D’autres sont en construction. Nous découvrirons dans l’article suivant la maison d’hôtes Dar Infiane un havre dans la commune de Tata.

Je ne connaissais pas la province de Tata. Mais je compte bien y séjourner plus longuement pour la découvrir plus en profondeur, m’imprégner de sa douceur de vivre et de sa culture.

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