Tourisme solidaire

SANS EN AVOIR L’AIR, LE COVID-19 S’EST PAYE LE TOURISME MAROCAIN

Le Covid 19  sur le plan touristique aura dévoilé directement comme indirectement les contraintes des concentrations d un tout dans le même panier, en rappelant que le Maroc qui s’était donné des objectifs de régionalisation, de volonté de balnéaire avec des centaines de milliers de lit, une notion de durabilité se retrouve, faute de stratégie et gouvernance assumées par les ministres successifs dans l’impasse de la fragilité d’un tourisme qui n’aura pas su construire ses fondations sur un tourisme compris et partagé de ses populations, ses élus, ses banques et ses politiques !

Le constat peut être fait sur ces manquements qui font qu’en 2020 l’on se retrouve avec

*- un hub aérien principal, qui pour le post confinement se trouvant en Zone 2 est impacté et démontre qu’il impacterait toutes formes de reprises, et/ou de crises futures,

*- une concentration excessive d un tout tourisme sur une région (« trop principale ») qui fait que si elle tousse, le Maroc entier s enrhume et/ou enrhumera,

*- des moyens beaucoup trop concentrés qui font que l inter régional ne s y retrouve pas et plus etc. etc.

Oui le tourisme marocain a été construit pour le tourisme étranger et avec la RAM en tant que Cie Souveraine. Il s’avère que la RAM est malade, car le manque de stratégies et de gouvernances sur un plan et cadre national est en cause, cela pour

*- n avoir pas défini l’idée d’une industrie touristique nationale pour tout ce qu’elle couvre et engage à 360° permettant de traiter ces contraintes au plan national, avec des déclinaisons régionales qui s imposaient déjà depuis fort longtemps.

La dichotomie réelle que l’on peut constater dans la réalisation des aéroports régionaux et la stagnation en développement de la Cie abandonnée à son sort le démontre aisément !

Le tourisme marocain se devait d’être aussi bien urbain, culturel, pour tourisme d’affaire, de loisirs, city break, Mice et congrès etc. etc., (ce qui s’est fait mais en omettant le balnéaire, le régional, le rural), le tout tourné vers l’international pour la course aux devises en omettant de se garantir comme fondations pour cette maison Maroc le tourisme interne voué à ses populations.

Et cela pendant ces décennies alors que le tourisme au Maroc a commencé dans les années 30 en faisant valoir les régions telles que Ouarzazate, Fès, etc. tenant compte des cultures et spécificité du pays, un tourisme s’est développé en négligeant globalement le transversal qui le compose définissant les besoins d’un tourisme interne, en tant que régulateur d’une part et en le rendant d’autre part inclusif et intégré permettant à une population d’en accompagner les développements.

Les prémisses furent pourtant là pendant des décennies avec des auberges réparties sur l’ensemble du territoire, un balnéaire à Agadir qui était d’ailleurs en tête de ligne au plan marocain.

Est né un tourisme oubliant le marocain qui n’a pas vécu ces phases d’évolutions, qui n’a pas été pris en compte dans les concepts de développement touristiques du pays et la période actuelle démontre que sur le plan économique l’outil en place n’est pas en phase avec les moyens financiers et habitudes culturelles du pays, des régions.

Ces équilibres, plus que jamais doivent faire partie intégrante du plan de reprise annoncé car si cela n’est point, cela démontrera une nouvelle fois que stratégie et gouvernance auront succombé devant les pressions de l’économique au détriment des pires réalités qui serait l’abandon des demandes et besoins d’un tourisme identitaire et d’authenticité réclamé à corps et à cris par toute une population en cette sortie de déconfinement.

Pire ce serait confirmer à nouveau que la population n’est considérée que comme bouée de sauvetage en cas de crise, confirmerait aux économistes que le tourisme est une cause perdue non rentable et fragile, donnerait raisons aux politiques comme aux banquiers qui considèrent que le tourisme comme moyen de devises est sans doute nécessaire mais pas forcément indispensable.

Patrick Simon

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