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LE STRESS HYDRIQUE EN MILIEUX OASIENS – QUELLES SOLUTIONS ?

UN BESOIN DE PLUS EN PLUS MARQUANT ET TRES URGENT DE LUTTER CONTRE LE STRESS HYDRIQUE DANS LE SUD MAROCAIN. TOUT PARTICULIEREMENT POUR CE QUI EST DES SYSTEMES OASIENS SEULS CAPABLES DE SURVIVRE EN CES CLIMATS ARIDES ET SEMI ARIDES. IL EN EST AINSI POUR CEUX DE « LA VOIE ROYALE DES OASIS » COUVERTE PAR « LE TERRITOIRE SOUTENABLE DU GEOPARC JBEL BANI » (TSGJB) QUI EST GERE PAR L’ASSOCIATION MAROCAINE DE DEVELPOPPEMENT DU GEOPARC JBEL BANI (AMDGJB). 

Le stress hydrique est un problème sérieux qui affecte l’ensemble du Maroc et tout particulièrement le sud du pays où le palmier est cultivé. Selon le World Resources Institute (WRI), le Maroc atteindra un niveau de stress hydrique extrêmement élevé d’ici 2040. Le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a énuméré les principales causes du stress hydrique au Maroc, telles que :

  • Le détournement des eaux,
  • L’envasement des barrages,
  • La sécheresse
  • Les puits clandestins qui assèchent les nappes phréatiques.

Pour faire face à cette situation, le Maroc finalise sa stratégie nationale de planification et de gestion de l’eau à l’horizon 2050, qui prévoit notamment :

  • Le dessalement des eaux de mer,
  • Le traitement des eaux usées et
  • La réduction des pertes au niveau des canaux d’irrigations.

AUSSI POUR CONCEVOIR UNE REPONSE AU STRESS HYDRIQUE DU PALMIER DANS LE SUD MAROCAIN, IL FAUDRAIT PEUT-ETRE ENVISAGER DES SOLUTIONS ADAPTEES AUX CONDITIONS LOCALES, COMME :

  • L’utilisation de variétés résistantes à la sécheresse,
  • L’optimisation de l’irrigation par goutte-à-goutte,
  • La diversification des cultures,
  • L’abandon des cultures consommatrices d’eau telles que pastèques, melon, avocat et peut être même s’interroger sur ce que sont les traditionnelles cultures du palmier.

AUSSI, EST-CE SERIEUX D’ENVISAGER EN CES CONDITIONS DES PLANS A 2040 ET 2050, LORSQUE L’ON PEUT DEFINIR QU’ACTUELLEMENT NOUS SOMMES DEJA EN DECE DES 550 M3 PAR HABITANT, ALORS QUE LA TOLERANCE INTERNATIONALE EST DE 1000 M3 PAR HABITANT ?

En effet, il est vrai que le Maroc est déjà en situation de stress hydrique ! Que les projections pour les prochaines décennies sont alarmantes. Cependant, je pense qu’il est important de se doter de stratégies à long terme pour anticiper les besoins futurs et mettre en place des solutions durables tout en considérant les divers bassins versants.

Il ne s’agit pas de reporter les actions à plus tard, mais de les planifier et de les coordonner. Bien sûr, il faut aussi agir dès maintenant pour :

  • Réduire la consommation d’eau douce en la destinant pour un quota minimal aux populations,
  • Préserver les ressources existantes en des notions de durabilité en développements, et
  • Sensibiliser la population aux enjeux de l’eau.

IL EST VRAI QUE LE MAROC AGIT DEJA EN ACTIONS CONCRETES QUI SONT POUR LUTTER CONTRE LE STRESS HYDRIQUE ! MAIS SONT ELLES ADAPTEES ?

Le Maroc mène actuellement plusieurs actions concrètes pour lutter contre le stress hydrique, notamment :

  • *- La finalisation de sa **Stratégie nationale de planification et de gestion de l’eau à l’horizon 2050**, qui devra renfermer toutes les actions et projets devant permettre au Royaume de gérer, planifier et rationnaliser l’utilisation de l’eau dans les différents secteurs de l’économie.
  • *- L’actualisation du **Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (2020-2027)**qui bénéficie d’une enveloppe de 150 milliards de dirhams et qui vise à renforcer les infrastructures hydrauliques, développer les eaux non conventionnelles et promouvoir l’économie d’eau.
  • – La construction de **barrages**, de **stations de dessalement** et de **projets d’interconnexion des bassins – les autoroutes de l’eau** pour augmenter la capacité de stockage et de transfert de l’eau.
  • – L’adaptation du plan **Génération Green** aux contraintes climatiques, en prenant en compte les futures capacités en eau et en encourageant les pratiques agricoles durables.

CES ACTIONS VISENT A ASSURER UN APPROVISIONNEMENT DURABLE EN EAU POUR LES ANNEES A VENIR, FACE A LA RAREFACTION DES RESSOURCES HYDRIQUES CAUSEE PAR LA SECHERESSE ET LE CHANGEMENT CLIMATIQUE.

CES ACTIONS SONT CERTES LOUABLES MAIS NE SEMBLENT PAS POUVOIR REPONDRE AUX BESOINS IMMEDIATS QUI PERSISTERONT FAUTE DE CONSOLIDATION DES MESURES PRISES AVEC POUR EXEMPLE :

*LIBERTES PRISES PAR CERTAINS GOUVERNEURS POUR AUTORISER AU DELA DU RAISONNABLE DES CULTURES TELLES AVOCAT, PASTEQUES, MELONS etc.

*L’ABSENCE DE REBOISEMENTS DANS LES BASSINS VERSANTS POUR RECOMPOSER DES ECO SYSTEMES CAPABLES DE RETENIR LES EAUX DE PLUIES, ET EVITER L’ENVASEMENT DES BARRAGES PROJETES,

*ABSENCES D’ETUDES D’IMPACTS SUR LES DISPERSIONS DES SAUMURES DESTRUCTRICES DES ECO SYSTEMES MARINS, POUVANT METTARE EN DANGER L’INDUSTRIE DE LA PECHE DU MAROC PAR LE DEVELOPPEMENT DES STATIONS DE DESSALEMENT ATLANTIQUES.

Les actions menées par le Maroc pour lutter contre le stress hydrique doivent être accompagnées de mesures complémentaires pour préserver les écosystèmes et la biodiversité et cela et uniquement de manière inclusive, les populations rurales devant y être investies.

Il faut également sensibiliser la société civile, les jeunes et les acteurs économiques à l’importance de l’économie d’eau et de la gestion rationnelle des ressources hydriques.

C’est un défi qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs et la coordination de tous les efforts.

N’EST CE PAS EN CELA UN VOEUX PIEUX ? LES PROBLEMATIQUES FACE A L’EXODE RURAL QUI SE MANIFESTE DEJA EN POURCENTAGE IMPORTANT DE LA POPULATION, PUIQUE ENVISAGEANT UN EXODE POSSIBLE ALLANT JUSQU’A 12% DE LA POPULATION PROGRAMMEE POUR MUTATION VERS L’URBAIN D’ICI LES DIX (10) ANNEES A VENIR SONT ELLES REELLEMENT PRISE EN COMPTE ?

Ces problématiques importantes méritent d’être révisées pour ce qu’y est de la gestion des bassins versants au Maroc vis-à-vis d’une durabilité vernaculaire territoriale plausible.

D’APRES NOS ETUDES ET RECHERCHES DE L’AMDGJB, NOUS DEFINISSONS L’UTILITE D’UN DEVELOPPEMENT TERRITORIAL BASE SUR LE CONCEPT DE « TERRITOIRE SOUTENABLE DU GEOPARC JBEL BANI » (TSGJB) POUR LE BASSIN VERSANT DES HAUT, MOYEN ET BAS DRAA COUVRANT « LA VOIE ROYALE DES OASIS » QUI S’ETEND DE TAN TAN JUSQU’A ZAGORA, TOUT LE LONG DE LA CHAINE MONTAGNEUSE DU JBEL BANI !

Aussi tout en reconnaissant qu’il existe des initiatives visant à renforcer le reboisement des bassins versants, à réduire l’envasement des barrages et à limiter les impacts négatifs du dessalement des eaux marines, telles que :

*- Le **Plan National d’Aménagement des Bassins Versants (PNABV)**, adopté en 1996, qui prévoit la conservation des sols et la reconstitution des écosystèmes, la réduction de l’envasement des barrages, l’amélioration de la qualité de l’eau et le développement socio-économique des populations.

*- Le projet **REVERDIR** (RESTAURATION ECOLOGIQUE ET VALORISATION ECONOMIQUE DE RESSOURCES DEGRADEES PAR L’IRRIGATION), lancé en 2019, qui vise à restaurer les écosystèmes dégradés par l’irrigation dans les bassins versants du Haouz et du Tadla, à travers le reboisement, la gestion durable des terres et la promotion de l’agroforesterie.

*- Le projet **LIFE-ADAPTAMED** (PROTECTION OF KEY ECOSYSTEM SERVICES BY ADAPTIVE MANAGEMENT OF CLIMATE CHANGE ENDANGERED MEDITERRANEAN SOCIO-ECOSYSTEMS), financé par l’Union Européenne, qui a pour objectif de protéger les services écosystémiques fournis par les bassins versants méditerranéens face aux changements climatiques, en impliquant les acteurs locaux dans la gestion adaptative des ressources naturelles.

*- Le projet **SWIM-H2020 SM** (SUSTAINABLE WATER INTEGRATED MANAGEMENT AND HORIZON 2020 SUPPORT MECHANISM), également financé par l’Union Européenne, qui a pour but de réduire les sources de pollution marine provenant des activités terrestres, notamment le dessalement des eaux marines, en renforçant les capacités institutionnelles et techniques des pays partenaires du sud de la Méditerranée, dont le Maroc.

Ces initiatives témoignent de la volonté du Maroc de s’engager dans une gestion intégrée et durable des bassins versants, en tenant compte des défis environnementaux et socio-économiques auxquels il fait face.

DEVONS NOUS ADMETTRE QUE CELA AURA EFFECTIVEMENT ETE SUIVI ET EFFECTIF EN REALISATIONS ?

CAR EFFECTIVEMENT DES DECISIONS DECLAREES ET DES PRISES DE POSITIONS EFFECTIVES, MAIS N’EST-CE PAS POUR RESULTAT UN RISQUE DE GREEN WASHING ?

Le ministère de l’agriculture avait lancé en 2010 LE PLAN NATIONAL DE DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE PHOENICICOLE (PNDFP), qui vise à augmenter la production de dattes de qualité, à améliorer la compétitivité des opérateurs, à renforcer l’organisation professionnelle et à promouvoir l’exportation.

SACHANT QUE LE MAROC PRODUISANT 120.OOO TONNES DE DATTES ANNUELLEMENT, MALGRE LE STRESS HYDRIQUE INCONTESTE, BIEN QUE LE PALMIER CONSOMME A L’UNITE QUELQUES 250 A 300 LITRES D’EAU PAR PALMIER, QU’IL Y A 300 PALMIERS A L’HECTARE, LE MINISTERE DE L’AGRICULTURE ENVISAGE UNE PRODUCTION DE TROIS CENTS MILLE TONNES (300.000) TONNES A L’ANNEE D’ICI 2030 ! EST-CE VRAIMENT REALISTE ?

Green Washing on non, des stratégies visent à concilier le développement agricole et la préservation des ressources en eau. Le palmier dattier est une culture adaptée aux conditions arides et semi-arides du Maroc, et qui offre des avantages économiques, sociaux et environnementaux. Il contribue à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois, à la lutte contre la désertification et à la valorisation des oasis. Mais encore faut-il que les équilibres d’exploitations soient effectivement plausibles ! respectés ?

Ce PNDFP prévoyait également des mesures pour optimiser l’utilisation de l’eau dans les palmeraies, notamment par :

  • La modernisation des systèmes d’irrigation,
  • La réhabilitation des khettaras et
  • La mise en place de stations de dessalement solaire.

Ainsi, le Maroc cherchait en cela à développer une filière phoenicicole durable et respectueuse de l’environnement.

CELA AURA-T-IL VRAIMENT ETE EFFECTIF, GENERALISE EN INTER REGIONAL ET TENANT COMPTE DES BASSINS HUMAINS ACTUELS ?

Car en fait les extensions en palmeraies industrielles ainsi pratiquées éliminent bien le côté inclusif de l’exploitation de la palmeraie !

AUSSI, C’EST AINSI QUE « HAJAR KHARROUBI ET ANAS ZAIDAOUI »

POSERENT DE NOTRE AVIS EN MAI 2023 UNE REELLE QUESTION

SUR L’ÉQUATION DE L’EAU MAROCAINE ?

A CE TITRE ILS POSAIENT LA QUESTION SUR COMMENT TROUVER L’EQUILIBRE ENTRE RARETE ET ACCES EQUITABLE !

Ils définissaient ainsi que la sécheresse accrue et les conséquences du changement climatique appellent le Maroc à revoir son approche de la gestion de ses ressources hydriques à l’occasion d’une rencontre organisée le jeudi 25 mai à Casablanca par la publication Aujourd’hui le Maroc ! Des experts exposèrent en ce sens la gravité de la situation, marquée par un recul pluviométrique sans précédent et un déficit important en termes d’approvisionnement en eau.

« Les défis liés à la rareté croissante de l’eau et aux répercussions du changement climatique exigent du Royaume une réévaluation profonde de sa stratégie de gestion des ressources hydriques ».

Cette préoccupation fut au cœur des débats qui ont mis en évidence la complexité des enjeux entourant les ressources hydriques et souligné l’urgence d’une action collective et coordonnée.

Ouvrant la rencontre, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, donna le ton en abordant les nouvelles dynamiques qui devraient être déployées pour résoudre la problématique de l’eau au Maroc, intégrant des approches telles que le dessalement et la réutilisation des eaux usées pour répondre aux besoins en eau potable et en irrigation.

Le ministre a également insisté sur l’urgence de s’inscrire dans une logique d’efficience hydrique, au niveau des différents secteurs économiques, mais aussi au niveau des citoyens. Le troisième axe de son intervention porta sur la préservation et la recharge des nappes souterraines à travers l’implantation de barrages collinaires, et le maintien de la politique des grands barrages comme l’un des axes fondamentaux de la stratégie du Royaume.

Pour sa part, Abderrahim EL HAFIDI, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), releva que le Maroc devait réviser son modèle de gestion de l’eau en raison de plusieurs années consécutives de sécheresse et d’un déficit dépassant les 50% en approvisionnement en eau.

L’accent fut mis sur l’accélération des projets liés aux nouvelles technologies, notamment le dessalement, et la prise en compte la question de la variable énergétique, car une grande partie du coût de production de l’eau étant liée à l’énergie électrique, engendre une dépendance vis-à-vis des marchés des combustibles.

De son côté, Rachid BENALI, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER), centra sa discussion sur le rôle de l’agriculture dans la consommation d’eau, ce professionnel insistant sur le fait que souvent critiqué pour sa consommation eut à définir que ce secteur reste incontournable.

SELON CE CONSTAT NOUS RAPPELLERONS QUE, SELON LA BANQUE MONDIALE, LE MAROC FAIT PARTIE DES PAYS LES PLUS TOUCHES PAR LE STRESS HYDRIQUE.

Les événements récents ont montré que les solutions techniques ne suffisent plus à protéger l’économie contre les chocs climatiques et signalé la nécessité d’adopter des politiques complémentaires, qui tiendraient compte de la véritable valeur des ressources en eau et encourageraient des usages plus efficients et plus raisonnés.

Ces réformes s’obligeant d’avoir à prévoir notamment une fixation des prix des ressources hydriques qui sont devenues plus rares, à une valeur idoine, et d’ainsi mettre au point des mécanismes efficaces des allocations de l’eau pour des secteurs définis, en définissant par exemple au moyen de systèmes de quotas négociables, et de produire des données détaillées sur les ressources hydriques et leurs possibilités pour de nouvelles utilisations.

UN ENJEU CRUCIAL

Houria TAZI SADEQ, présidente de la Coalition marocaine de l’eau (COALMA), a quant à elle relevé l’intérêt d’adopter une approche globale et concertée pour préserver la ressource hydrique, tout en assurant un accès équitable pour tous.

Définissons en cela, qu’ en tant qu’AMDGJB qui gère un Territoire Soutenable Oasien du Géoparc Jbel Bani qui prend en compte pour ses actions le développement de la VOIE ROYALE DES OASIS que face à ces restrictions, de nouvelles pratiques se doivent d’être envisagées dans l’urgence pour tenir compte des répartitions géographiques de disponibilités en eau avec les zones des productions économiques industrielles comme culturelles, et qu’au point critique où l’on se trouve, que cela ne pourra se faire que suite à des états des lieux et des études d’impacts adaptées afin d’envisager un nouveau paradigme Marocain des utilisations de l’eau  en parfaite disruption avec les habitudes du passé pour les formes de développement agricoles en partenariat avec populations et société civile afin de redonner et redéfinir un pacte de l’eau à programmer par le monde rural afin de redéfinir des notions de faisabilité et de durabilité hydrique pour le Maroc tout entier.

Patrick SIMON – Territoire Soutenable du Géoparc Jbel Bani (TSGJB)