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Tourisme Marocain – Durabilité Touristique A la recherche du temps perdu ! Novembre 2022 !

La pandémie aura en fait beaucoup plus surpris par la prise de conscience des interdépendances financières, industrielles, économiques et mêmes culturelles des états face à la globalisation qui s’est insérée d’Est en Ouest et du Nord au Sud, impactant ainsi gravement les économies comme le tourisme international qui a ainsi pris conscience de sa dépendance aux mobilités de tous ordres. L’état de la planète avec « Le changement climatique, la pandémie de Covid, les événements en Ukraine, (…) qui ont fait des ravages, les chaînes d’approvisionnement globales qui sont en ruine. Avec une pénurie de biens essentiels à travers le monde ». Un ensemble d’éléments que l’ont ne peut pas ignorer, qui se sont effectivement immiscées aussi bien en amont qu’en aval conditionnant toutes les formes d’activités et de croissances intercontinentales, internationales comme régionales et locales.
Le tourisme marocain, en cela, n’y aura pas échappé.
Si le monde politique, professionnel s’en est trouvé très perturbé, il s’avère important de considérer les perturbations, pour ne pas dire les catastrophes pour les entreprises, pour l’humain, que cette situation aura pu mettre en relief. Aussi, plutôt que de verser dans les facilités de croire que tout va redémarrer comme avant, au seul motif d’une assurance en une résilience que l’on voudrait par facilité primaire, pour ne pas dire même pour certain, infaillible, l’on se doit d’ouvrir les yeux pour établir un réel état des lieux dans le réalisme d’une durabilité touristique marocaine qui nous interroge !
Car le constat est là ! Le monde change et a changé ! Les fondements des activités économiques, industrielles et touristiques se retrouvent être mises en cause pour leurs manques de réalisme face aux changements économiques structuraux inter-régionaux pouvant remettre en cause « la moindre tentative d’élaboration d’un plan d’action si l’ensemble ne se trouve pas en mesure de prendre en cause les sous-ensembles qui le compose ! »
Il en est ainsi malheureusement pour l’industrie touristique marocaine qui, faute d’une structure Publique/Privée pour traiter de gouvernance et de stratégie élaborées sur les bases des gestion des risques, n’a pas inclus les fondements structuraux devant prendre en compte les réalités du formel et de l’informel, pour ce que représentent au Maroc l’urbain et le rural, culturel et balnéaire mais surtout la balance entre tourisme international dépendant et tourisme interne structurant !
Pour aller au vif du sujet, je vais m’évertuer à définir un ensemble de choix que j’ai voulu mettre en œuvre tout au long de cette vie touristique marocaine qui me porte à m’appuyer volontiers sur la notion d’’économie politique internationale développée par Susan Strange (Strange 1998, 2011) qui pose ses réflexions sur les deux questions que je ramène à celle de notre tourisme national marocain Post Pandémique :
*-« QUI–OU QUOI- EST OU DOIT, être responsable du changement touristique? » et
*-« QUI–OU QUOI PEUT ET DOIT, exercer l’autorité, le pouvoir de modifier les aboutissants et redéfinir le choix des acteurs du tourisme, « pouvoir en tant que caractère relationnel, mais surtout structurel » selon Chavagneux, (1998).
Aussi, l’on doit en ce sens considérer les 4 structurations fondamentales rattachées à :
1/- la Sécurité 2/- la production 3/- les financements 4/- et orienter les valeurs de l’industrie touristique dans son équilibre entre tourisme interne et international en déclinaisons nationales, régionales provinciales en sachant prendre en compte les besoins d’outils reconsidérés, adaptés. Outils permettant de prendre en compte les problématiques récurrentes entre les populations, la société civile, les professionnels et les divers outils touristiques :
Cela porte à réflexions pour définir :
*-Quels outils touristiques pour le tourisme interne ?
*-Quels choix territoriaux pour le faire valoir touristico-culturel ?
*-Quelles importances à donner au patrimoine culturel matériel et immatériel ?

…, mais aussi pour celles relatives aux :
*- Tourisme Urbain, Tourisme Rural, Tourisme Territorial,
*- Tourisme Balnéaire, Tourisme d’Affaire, Mice,
*- Tourisme Culturel, Tourisme Nature Tourisme de niches,
*- Tourisme de Santé et de Bien-être,
*- Tourisme Sportif !
*- SMART Citys, cette liste n’étant en rien exhaustive !

Aussi considérant l’état des lieux Post Pandémique en cette fin 2022, cette approche d’une nouvelle vision touristique ne peut donc s’appuyer, (le constat est sévère pour ce qui est du tourisme mondial), que sur les trois hypothèses suivantes qui déterminent que :
1) le tourisme national s’est déplacé vers un tourisme international, du tourisme national vers les dépendances des états pourvoyeurs des masses touristiques exerçant ainsi des influences globales, régionales et culturelles par-delà leurs frontières,
2) le PIB touristique national a été ciblé sur une dépendance des marchés émetteurs et donc vers des dépendances excluant toutes décisions étatiques définissant ainsi perdre la maitrise de leur pouvoir national à gérer leur part de marché, en cela mettant de côté le tourisme interne,
3) faute de gestion, stratégie, gouvernance d’une industrie touristique nationale structurée, les métiers du tourisme reconnus par la Loi ont perdu tout pouvoir leur permettant d’influer sur les structurations nécessaires à une co-construction et ont également perdu leurs influences professionnelles qu’ils n’exercent plus.
Etat des lieux d’une industrie touristique qui se veut déjà, « en axant une reprise unifiée sur le city break et principalement sur quelques villes, sans doute trop sur une seule ville », basée sur des campagnes de promotion, de communication et marketing qui, selon la méthode Couée tendent à faire valoir que « tout est bien dans le meilleur des mondes » !
Nous n’en sommes malheureusement pas là, et j’oserais même dire que nous en sommes loin ! Considérant tous les manquements que l’on peut opposer à cette forme de non gestion qui ne tient pas compte des réelles situations des diverses professions périphériques de l’hébergement, à savoir restauration, transports, culture, artisanat etc., face aux intérêts des chaînes hôtelières qui ne chercheront qu’à combler leurs capacités de remplissages en hébergement par le All Inclusif d’une part, oubliant d’autre part la notion d’expérience touristique et les méfaits ainsi apportés aux situations para-touristiques qui en découlent arguant offrir ainsi le rattrapage dans les statistiques rapportées à 2019, rejetant du revers de la main les réalités des points qui blessent, tels que:
*les totales dépendances des mobilités Low-costs qui n’envisagent que leurs rentabilités sans même dans cette précipitation envisager pour ce qui est de notre stratégie nationale le réel devenir de la compagnie nationale pour y remédier,
*publications de résultats et d’indicateurs ne tenant pas compte des établissements fermés pour travaux ou bien même par incapacités de réenvisager des ouvertures !
*absence de considérations réalistes à la non-considération sur les conséquences directes et possibles liées au tourisme ayant pour raisons :
 les stress hydriques régionaux !
 les départs trop nombreux de cadres du tourisme partis pour d’autres horizons, sans se demander le pourquoi !
 la désaffection de l’emploi suite aux confinements pour les métiers du tourisme !
 le manque de considération pour le tourisme de la part des élus régionaux, provinciaux, locaux et ruraux faute d’une gouvernance palpable pouvant définir l’intérêt des niches touristiques dans l’aménagement du territoire, le développement territorial, comme local, aucune action de la part du tourisme ayant été programmée à cet effet !

*les autres types de conséquences liées d’une part :
• à la non structuration d’une réelle industrie touristique pour ce que devraient être les outils nationaux, régionaux et provinciaux envisagés avec des financements pérennes incluant cadres et techniciens ayant réellement à suivre, gérer l’applications des lois, dans la réalité des développements touristiques structurants, attirants et incluant l’informel à l’élargissement des assiettes fiscales locales comme régionales et nationales, afin d’établir les assiettes fiscales nécessaires permettant de redonner confiance au système bancaire pour assister les investissements touristiques !
• pour donner les moyens de structuration des fédérations professionnelles qui auront migrées en coquilles vides, faute de moyens humains, financiers et matériels ! Pour former des cadres et techniciens capables de donner le change aux adhérents de ces associations qui, contre cotisations, s’arrogent le droit d’être en mesure de réclamer au change des informations professionnelles (qui leurs sont dues) par une communication clairvoyante, ponctuelle, impartiale, ce qui n’est pas ! Cette gestion n’étant assurée que par leurs administrateurs !
• pour structurer la transmission fiable d’indicateurs régionaux comme nationaux mais aussi internationaux « pour ce que sont les tendances de marchés en prospectives et non en résultats dépassés » !
• pour appliquer la défense de l’investissement touristique privé pour ce qu’est la concurrence déloyale rongé par un informel flagrant rongeant les rentabilités des outils formels laissés sans défense de recours fiables, informel trop souvent soutenu par les élus locaux qui se retranchent sur le fait du commerce local que cela génère, et définissant que la lutte contre l’informel n’est pas de leurs prérogatives !
*les conséquences liées d’autre part :
 à la non prise en compte du droit au tourisme national, tourisme interne par manque d’outils et produits adaptés aux populations marocaines malgré les programmes envisagés mais non réalisés, qui n’en peuvent plus d’être toujours considérées comme la dernière roue du carrosse en cas de crise et qui, faute de considération semble de plus en plus attirées (ou peut-être même s’être définitivement tournées soit :
o vers des structures corporatives (tels que les COS professionnel),
o les structures administratives territoriales se substituant aux établissements touristiques pour tout ce qui peut être des déplacements institutionnels, malgré l’existence d’outils touristiques locaux,
o le plus souvent vers l’informel qui ainsi échappent aux réelles données d’une industrie touristique !
 à la non considération d’une réelle marque industrielle touristique marocaine par manque de structuration des professionnels pour un partenariat Public/Privé capable de considérer aussi bien les regroupements d’investigations et d’investissements, holdings professionnels et financiers permettant l’inclusion touristique régionale et locale marocaine capables de répondre à la construction des outils, niches répondant aux besoins d’étalements des outils touristiques pour définir une non dépendance à la saisonnalité de son tourisme interne, et/ou d’une marque touristique marocaine, qui malgré la reconnaissance de son attraction, image sécuritaire l’assurant d’une résilience qui l’aura portée en période pré- pandémique au Top 30, sous la marque Maroc certes mais ignorant jusqu’à ce jour les attraits régionaux qui la constitue, Maroc certes capable de se positionner au TOP 20 sur les ambitions d’un Tourisme 2030 s’il s’en donne les moyens durables pour une Afrique appelée à doubler sa population dans les deux décennies à venir !
 aux non formations des cadres du tourisme capables de générer le développement et structuration des plans d’actions politiques nationaux, des fédérations professionnelles des métiers touristiques actuellement reconnus !
 aux non considérations de constructions par le Public/Privé dans des pools professionnels et financiers d’outils fiscaux permettant par la Responsabilité Sociale Entreprise (RSE) de répondre aux inclusions nécessaires des besoins en aménagements touristiques du territoire afin de considérer les problématiques déjà présentes des phénomènes migratoires et d’exode rural, déjà considérés comme insurmontables !
 aux non considérations des nouveaux métiers se rapportant aux NTIC, à l’intelligence marketing et l’intelligence territoriale afin de réguler aussi bien le tourisme de demain que les stress hydriques, luttes contre l’environnement et considération des 17 objectifs de développement Durable (ODD) pour se positionner à l’échelon international !
 aux non considérations du besoin de lier plus fortement tourisme et culture patrimoniale matérielle comme immatérielle pour s’imposer dans les concurrences touristiques internationales Post pandémiques qui se dessinent !
Aussi considérons nous ce temps perdu (bien qu’il ne soit jamais trop tard) de n’avoir pas pris en compte ces fondations de la Maison Tourisme Marocain, sachant que Culture, Identité et Authenticité marocaines démontraient pendant ces dernières décennies que les Visions devenaient Mirage et qu’encore, en cette période Post Pandémique, l’on ne se contente que de réenclencher le disjoncteur au lieu de réenvisager la disruption nécessaire à faire le point sur ce qui a fait que ? Cela au lieu de ne considérer que l’on ne doit plus se contenter de ne refaire que ce qui était !
Comme dit l’adage « pour ne pas se préoccuper du Pourquoi !»
Il en est pour preuve :

  1. les manques flagrants de communication par le fait des sursauts en reprise de l’été ou l’on ne faisait valoir que les statistiques de remplissage du balnéaire,
  2. omettant de signifier ceux du culturel, des montagnes et désert, ceux des niches,
  3. omettant de signifier le nombre d’établissements touristiques fermés, ne souhaitant pas rouvrir, ayant baisser rideau,
  4. omettant de déclarer les faillites dans la restauration, dans le transport touristique, etc., etc.!

De nombreuses niches ont su faire valoir les atouts des territoires, bien que moins de quinze pour cent des sites culturels patrimoniaux matériels comme immatériels soient exploités. L’informel urbain comme rural ne fait que tirer par le bas les manquements aux investissements de bases nécessaires qui pourraient largement répondre aux besoins si l’informel recensé contribuait, comme il se doit, aux besoins minimums de développements locaux !

Oui pourtant me direz-vous, avec moins de nuitées, il s’avère que les recettes touristiques de ces trois premiers trimestres 2022 ont largement augmentées ! C’est en cela un satisfecit, mais pas un résultat de notre tourisme ! Cela fut simplement dû au fait que les touristes étrangers, ayant été confinés pendant deux années, ont exprimé le besoin de s’accorder plus de crédit pour leurs loisirs !
Satisfecit qui également ne peut être mis qu’en interrogation face aux possibles sursauts de nouvelles pandémies, qu’elles soient médicales, financières, issues des pays habituellement pourvoyeurs de nos touristes, et/ou migratoires du fait que nous n’aurons pas établi une quelconque stratégie de substitution comme variante en cas de crise ?

Aussi définirons-nous vouloir rester positif en considérant les diverses réalisations et projets, que je considère comme pilotes, très concrets, implantés en monde rural, définis comme investissements répondant aux besoins, définis comme de véritables outils, hybrides, réfléchis et adaptés aux besoins d’un tourisme interne, ouvrant ainsi cette voie d’ouverture vers ce retour des mondes tourisme culture/nature, tourisme des niches telles que randonnées, chasse, mice et d’affaires rural et :ou régional, sportif qui étaient et restent toujours comme fleurons de ces affiches qui déjà dans la première moitié du XXème siècle mettaient en valeur les régions marocaines !
En cela je citerais ces quelques réalisations pilotes trop peu mis en valeur en tant que sites remarquables pouvant ainsi l’exprimer,

  • le 5*Widiane de Bin El Ouidane, pour le Mice, Projets pilotes Dar Infiane, Campement Akka Nait Sidi !
  • la baie de Dakhla, pour les sports de glisse, Dakhla Attitude,
  • les Géoparcs et Parcs nationaux, M’Goun, Jbel Bani, Chefchaouen
  • les mises en valeur géologique et archéologique,
  • les musées et éco musées ! Musée de la Géologie, Musée du M’Goun
  • Terre d’Amanar pour l’animation, Parachutisme Beni Mellal, Taroudant,
  • les sites comme Volubilis, Chefchaouen, Fès, Meknès, Azilah, Oualidia, etc.
  • Train du désert, treks, Rallyes etc. !
    Et bien d’autres, cette liste n’étant donnée qu’à titre d’exemple et n’étant en rien exhaustive !
    Je conclurais bien entendu en confirmant et adhérant au fait que les villes de Marrakech, Agadir, Casablanca, Rabat, Fès, Tanger se doivent de perdurer dans les créneaux qu’elles représentent, mais qu’elles ne sont pas l’unique définition de tourisme marocain de demain !
    Parce qu’il est impossible de considérer :
    • que la structuration du Tourisme marocain en devenir devrait perdurer par des aides régionales, basées à la proportionnelle des nuitées déjà réalisées, omettant en cela les fondements même du principe de la régionalisation avancée et des NMD préconisées à leurs juste valorisation de développement national par sa Majesté le Roi par la considération des rééquilibrages régionaux,
    • que nous devons IMPERATIVEMENT considérer ces besoins d’inclusions et d’intégrations par des formations professionnelles, humaines, vernaculaires adaptées et définies territorialement par des recensements In Situ, afin de considérer pour ce Tourisme Nouveau 2030, des auto-entrepreneurs, des investisseurs, des employés et personnels passionnés, reconnus comme de véritables médiateurs, aptes et capables d’exprimer des échanges culturels comme de véritables expériences touristiques de par leurs fiertés d’être issus de leurs territoires !
    • que les promotions touristiques en marketing et investissements se doivent de prendre en compte les données nationales comme régionales, les effets migratoires, d’exodes rurales, de stress hydriques, de développement comme faisant parties intégrantes des fondements de l’industrie touristique au même titre que pour toutes autres industries nationales afin de réguler paix et développements sociétaux répondant aux fondements nationaux des durabilité et développement durable !
    Alors oui, définissant de nouveau qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire et se reprendre, je ne ferais que reconfirmer que cela sera faisable et possible que sous conditions d’être lucides, clairvoyants mais aussi participatifs pour concevoir qu’une co-construction ne pourra se faire qu’avec une redistribution des attributions pour des plans d’actions définis et partagés, en construisant les relèves en cadre et techniciens dans un esprit de reconstruction, participation, inclusion et avec la participation de tous, Public et Privé avec chacun(e) à sa place et une place pour chacun(e), car par ce constat nous devons admettre que ce ne sont plus les paroles qui sont nécessaires mais bien des actes partagés et acceptés de tous !
  • Et de ce fait l’on pourrait concevoir ainsi d’être en mesure de rattraper le « temps perdu » !
    Patrick SIMON – DURABILITE TOURISTIQUE – Novembre 2022